Panne informatique mondiale : Crowdstrike, à l’origine de la panne, une société déjà bien connue des hackers
INFORMATIQUE – C’est le genre de publicité dont une entreprise de sécurité informatique se passerait bien volontiers. Crowdstrike, l’entreprise américaine à l’origine du « blue screen of death » qui a immobilisé de nombreux aéroports, gares ou services d’urgence à travers le monde ce vendredi 19 juillet, est un acteur bien connu des professionnels de l’informatique. Et plus encore du monde des hackers et autres amateurs de guerre en ligne.
Avant devenir mondialement célèbre pour ce bug affectant les ordinateurs fonctionnant avec un système Windows, l’historique de cette société basée à Austin, au Texas, est d’abord celui d’un bras armé de la défense des entreprises américaines contre les intrusions. Fondée au début des années 2010, Crowdstrike fournit dès ses débuts un logiciel de cybersécurité, baptisé Falcon, capable de défendre acteurs privés et institutions contre les tentatives de piratage.
C’est ainsi que Goldman Sachs, Amazon Web Services, des énergéticiens ou encore de grandes villes américaines se sont retrouvées équipées du logiciel : une success story éclair, fruit d’un lobbying réussi et, très vite, de cas très médiatiques impliquant les services de Crowdstrike.
Enquête sur les hackers nord-coréens
En 2014, les ordinateurs du géant du cinéma Sony Pictures sont piratés par des hackers nord-coréens : les pirates sabotent une partie des fichiers et demandent le retrait du film The Interview (une comédie moquant le leader de leur pays, Kim Jong-un). La société de production fait alors appel aux services de Crowdstrike pour enquêter. Rapidement, la compagnie américaine met au jour le modus operandi des hackers, jusqu’à impliquer le gouvernement nord-coréen lui-même.
Autre moment notoire dans l’histoire de Crowdstrike : la participation à l’enquête du FBI sur le hacking par la Russie des serveurs du parti démocrate américain. L’entreprise texane est la première, dès 2016, à sonner l’alarme sur les agissements de Moscou. Plus tard, elle contribue à pister, puis identifier les pirates informatiques à l’origine de ce scandale au puissant retentissement outre-Atlantique.
Depuis, la société a continué à grandir dans le domaine de la sécurité informatique, non sans s’attirer quelques fake news comme l’époque en est friande. Donald Trump s’en est ainsi pris à Crowdstrike et à ses accusations répétées d’efforts russes pour fragiliser la cybersécurité américaine. Le candidat républicain d’alors avait ainsi qualifié le patron de Crowdstrike de « riche Ukrainien». Alors que ce dernier est… d’ascendance russe. Une attaque qui n’a d’ailleur pas empêché, depuis, le parti républicain de faire appel au service de la société informatique.
L’entreprise texane n’a donc rien d’un nouveau venu dans le paysage numérique mondial. Reste que le bug de ce vendredi, déclenché par le dysfonctionnement de son produit phare Falcon, qui est censé détecter l’activité malfaisante sur un ordinateur, ne fait évidemment pas ses affaires. Pour preuve : sa cotation en bourse a rapidement dévissé après la révélation de sa responsabilité dans la panne mondiale.
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Tag:Crowdstrike, Russie